Nous voulons affirmer ici que le web n’est ni un passe temps pour des citoyens en manque d’occupation, ni un nouveau centre commercial pour des consommateurs perclus. Les réseaux sociaux et les espaces de publication et de conversation en ligne participent à la construction d’une culture, celle de l’instantanéité, d’une intelligence, celle du participatif, et d’une opinion, celle de la spontanéité.
Nous voulons également affirmer ici que le web est organique. Des communautés préexistent en ligne. Elles sont autonomes, conversent et s’emparent de sujets qui sont pour elles des centres d’intérêt ou des sujets de préoccupation. Si les marques, entreprises et institutions ne s’occupent pas de ce web organique, ces communautés, elles, s’occupent bien des marques, entreprises et institutions. A ces dernières donc d’écouter, de comprendre et de rejoindre les communautés en ligne.
Dès lors nous voulons souligner que le web est inévitablement social. Social donc humain. Par conséquence, même s’il est flatteur, pour tenter de comprendre ce qui se dit en ligne de se gargariser de « sentiment analysis », de comparer la puissance de ses logiciels de lexicologie et d’analyse sémantique, force est de constater qu’ils ne permettent pas d’appréhender deux des principales figures stylistiques de la publication et de la conversation sur internet : l’ironie et le sarcasme. Puisque le web est social et humain, laissons aux hommes le soin d’écouter, d’analyser et de comprendre ce qui se dit en ligne.
Qu’elles le veulent ou non, qu’ils le veulent ou non, les entreprises, institutions, dirigeants, sont un sujet de discussion en ligne. N’importe quel internaute un temps soit peu impliqué et motivé peut aujourd’hui interpeler n’importe quelle entreprise ou personnalité publique. La fonction tribunitienne de Twitter, alors même que ce réseau accueille en son sein une surreprésentation et une suractivité des journalistes, illustre bien ces nouvelles demandes injonctives adressées à nos dirigeants.
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